Mesurer l'empreinte carbone d'un site web

La méthode Website Carbon pour analyser l'émission carbone

Choix de la page web à mesurer

On fournit l'URL du site. On va donc mesurer la page d'accueil, car il s'agit la plupart du temps de la page avec les contenus les plus variés, les animations les plus importantes, les effets les plus spectaculaires, afin de garder l'attention de l'utilisateur. Tout ceci représente une part importante dans l'empreinte carbone du site au global et naturellement, il s'agit de la page où il y a le plus d'effort potentiel à faire.

Si on souhaite réaliser un audit complet, il faudrait déterminer des parcours utilisateur et analyser chaque page consultée et les interactions réalisées.

Chargement de la page

On charge la page à travers un navigateur comme un humain le ferait. On obtient un premier transfert de données, mesuré en kilooctets, représentant la quantité de données nécessaire au chargement de la page.

Application du modèle de développement web durable

La version 4 du modèle de développement web durable est mobilisée pour déterminer la quantité d'émission carbone à partir de la quantité de données au chargement de la page. Le modèle est détaillé plus bas.

Vérification de l'hébergement durable

On vérifie auprès de Green Web Foundation si le site est hébergé de manière durable. Nous avons sélectionné des serveurs alimentés à l'énergie hydraulique, situés en Europe et proches de chez nous, dont la chaleur est convertie en chauffage, et refroidis à l'air naturel, sans refroidissement à l'eau.

Implication du réseau

On ajoute aux calculs précédents les émissions liées au réseau traversé pour obtenir la page web. Ces émissions sont basées sur le coût énergétique de la structure nécessaire au transfert des données de l'hébergeur à l'appareil qui consulte la page.

Chargement sur l'appareil et écoindex

On ajoute enfin les émissions nécessaires au chargement de la page sur l'appareil. Le type d'appareil (ordinateur portable, smartphone) n'est pas pris en compte. La page finalement chargée se verra attribuer une note, un écoindex et une estimation de la quantité de CO₂ émis pour le chargement.

Le modèle de développement web durable

Segments du modèle

Répartition dans les émissions carbone

Le modèle de développement web durable découpe en trois segments ses analyses pour obtenir la meilleure précision possible : les centres de données, les réseaux et les appareils utilisateur. Alors que les centres de données et les réseaux représentent chacun près d'un quart de l'émission carbone d'une page web, l'appareil utilisateur représente un peu plus de la moitié. Ceci s'explique en partie par le fait que les interactions utilisateur sur une page peuvent aller du simple (lire une page) au complexe (formulaires interactifs, vidéos, ...).

Imprécisions du modèle

Les modèles ont forcément une marge d'imprécision, ce qui rend les estimations plus ou moins fiables en sousestimant ou surestimant les émission carbone réelles. Le modèle de développement web durable utilise des fenêtres de calculs plus larges que la réalité ce qui surestime les émissions réelles.

Emissions effectives et incarnées

Chaque segment est divisé en deux catégories : les émissions effectives, liées à l'utilisation du segment, et les émissions incarnées, comprenant les émissions de la phase de fabrication du cycle de vie de l'appareil.

La mesure est donc globale jusqu'à un certain point, et ne prend pas en compte par exemple la phase d'acheminement ni la durée de vie de l'appareil. Elle ne permet pas non plus à elle seule de cibler un segment à optimiser, il lui faut croiser d'autres mesures. Chez Piksail, nous croisons 6 outils de mesure pour produire un résultat global de qualité et d'éco-conception.

Évaluer l'éco-conception d'un site

Recherches sur l'éco-conception web

Pour aller plus loin sur le modèle de développement web durable, la documentation du modèle permet de préciser les paramètres pris en compte et de réutiliser le modèle en l'appliquant plus finement à la situation souhaitée. Website Carbon explique comment leur calcul utilise le modèle de développement web durable, et Green Web Foundation précise les différences que présente la dernière version du modèle parue à l'été 2024.

Pour consulter en détail les caractéristiques durables des serveurs que nous utilisons, Hetzner présente leur démarche pour économiser leurs ressources.